Le photographe Jean Hervoche
Je vis en Bretagne à Saint Malo.
Paysagiste et reporter, je pratique la photo en noir et blanc. Le noir et blanc est en soi une abstraction. Il me donne le recul nécessaire pour dire ce que je ressens. Je considère la photographie comme un puissant moyen d'expression au même titre que toute forme d'écriture. Le noir et blanc oblige à aller au coeur des choses
J’ai participé à des expositions collectives à partir de 1976 et réalisé ma première exposition personnelle au centre Savidan, devenu depuis l'imagerie, à Lanion en 1978.
Avec l’aide de la ville de Rennes, j’ai publié un premier album : Bretagne, Espaces et Solitude en 1983 aux Editions Jean Picollec.
Depuis, j’ai pu faire connaître mon travail par de nombreuses expositions et publications. En dehors de "croix paysages" de "Terres nues" et de Saetas, mes principaux ouvrages concernent la photo de Bretagne, la photo des pays celtes et la photo des pays nordiques. Plusieurs de mes photos sont présentes au Musée de Bretagne, dans plusieur artothèques et dans plusieurs collections publiques et privées
Je pratique une photo classique dans la forme, en cela qu’elle accorde une large place à la composition, à la lumière et à l’ensemble des qualités esthétiques et techniques qui me semblent indispensables à la réalisation d'une photo d’art.
Sur le fond, je privilégie avant tout l’émotion, sans laquelle la photo serait, me semble t-il, bien peu de chose. Je recherche les situations insolites, les lieux chargés de signification, les images intemporelles parfois à la limite de l’abstraction.
Au-delà des pays photographiés, je tente de créer un climat photographique personnel par le choix de la lumière des circonstances et de l’instant. Mon dernier livre, "Terres nues" publié en novembre 2018 par les éditions de juillet constitue, me semble-t-il, l'exemple le plus abouti de cette recherche .Les galeries que je présente procèdent également de cette démarche.
Cette recherche devait me conduire de la photo des pays celtes à la photo des pays nordiques. Je ressens en effet comme une nécessité la photo de mer, des rivages, des espaces infinis. La grandeur de certains sites d’Islande ramène aux origines du monde. Les lumières fugitives de ces terres lointaines me fascinent. Elles font parfois entrevoir en quelques instants d’équilibres définitifs et fragiles leur subtile et poignante beauté.
Ma fascination pour les mondes extrêmes devait me conduire au Tchad. Pris de passion pour le désert et la beauté de sa population, j’y ai réalisé un important reportage.
Au préalable, j’ai effectué de fréquents séjours au Portugal. Je suis en effet tombé sous le charme de Lisbonne et de Porto. Le spectacle des pêches archaïques qui se pratiquaient encore dans la région d’Aveiro il y a quelques années m’y a longtemps retenu.
Bien d’autres lieux ont retenu mon attention, l’Ouest américain pour la grandeur de certains sites, et pour la présence indienne (Mesa Verde, Canyon de Chelly, Monument Valley…), mais aussi l’Aubrac, Venise pour son Carnaval, le Cap Corse et l’Andalousie pour le ferveur païenne de leurs semaines saintes, l'île de la Réunion, les grandes villes , Paris, Londres, Berlin,San Francisco, Bruxelles, Porto, Lisbonne, Amsterdam, Istanbul, Berlin, Palerme et bien d'autres. C'est aujourd'hui dans les villes plus que dans les campagnes que bat le coeur du monde.
Pour autant, je n’oublie pas la Bretagne ma première source d’inspiration et j'en explore inlassablement les chaos de roches, les landes désolées, les tourbières, les îles et les rivages. je n’ai de cesse de la photographier par tous temps et en toute saison.
La partie de mon fonds photographique consacrée à la Bretagne est conservée au Musée de Bretagne
https://www.leschampslibres.fr/les-champs-libres/musee-de-bretagne